Par Jean-François Fournel, LA CROIX, le 6/12/2018 à 01h43
Quelques heures avant d’arriver, hors des délais réglementaires, en Guadeloupe, Loïc Le Doyen partage avec La Croix sa fierté d’avoir porté jusqu’au bout le projet humanitaire qui a gonflé sa voile à travers l’Atlantique.
Pendant que leurs prestigieux collègues vont chercher des financements pour leurs prochaines aventures en faisant valoir leurs exploits passés dans les travées du salon nautique, qui ouvre au public samedi 8 décembre, les deux derniers concurrents de la Route du Rhum sont encore en mer pour quelques heures. Avant de toucher terre durant le week-end.
Si le vieux complice de La Croix Éric Bellion (1), qui a pris le départ de Saint-Malo à bord d’une goélette de croisière, a toujours su qu’il lui reviendrait sans doute de porter la lanterne rouge en Guadeloupe, Loïc Le Doyen avait d’autres ambitions : faire mieux sur ce bateau que les 23 jours enregistrés en 2006 lors de sa première Route du Rhum et ne pas arriver dernier de la Class40, ces petits monocoques de 12 m qui étaient de loin les
plus nombreux au départ.
Le soutien des enfants malades
Cela fait maintenant près de deux semaines que le marin navigue avec la conviction que ces deux objectifs ne seront pas remplis. Il se console avec le troisième, plus important : le soutien de ces enfants malades dont il porte les couleurs. « J’ai emmené l’ensemble des gens qui sont derrière ce beau projet à destination des enfants hospitalisés à bon port, c’est le principal, raconte-t-il par mail depuis son bateau, et traverser l’Atlantique en solitaire reste une belle aventure humaine. »
Reste le regret de partager avec Éric Bellion le triste privilège d’arriver après la fermeture officielle de la ligne (le vendredi 7 décembre), et donc ne pas figurer au classement de la course. « Je trouve que c’est dommage de fermer la ligne alors que tous ne sont pas arrivés, dit-il, les derniers ont autant de mérite que les premiers.»